Extraits de l’article paru dans Le Monde le vendredi 13 novembre 2009,
par Florence Noiville.
La France adoptera t’elle le coaching littéraire ?
Venus d'outre-Atlantique, les coachs sont partout : n'était-il pas naturel qu'ils arrivent un jour en littérature ? Quoi de plus attirant que ces talents pour tous ceux qui portent un livre en eux ? "Vous écrivez, nous vous accompagnons jusqu'à la publication de votre manuscrit, nous vous trouvons le bon éditeur", promet la publicité de Katia Joffo, l'une des pionnières en France du coaching littéraire. Il y a quelques années, Katia Joffo - nièce de Joseph, l'auteur d'Un sac de billes - a créé son entreprise. "Auparavant, je travaillais dans un journal, au sein d'une régie où je dirigeais la publicité littéraire, raconte-t-elle. J'étais sans cesse sollicitée par mon entourage professionnel ou amical pour des conseils de publication. En 2005, j'ai décidé d'en faire une véritable activité." Je ne refuse aucun manuscrit, explique Mme B., une coach québécoise, Katia Joffo, elle, "écrème" beaucoup en amont. "On est très élitistes. On fonctionne comme les boîtes à bac qui ne gardent que les meilleurs. Du coup, nous visons 100 % de réussite ! Cela peut paraître prétentieux, mais nous tenons à rester professionnels, nous ne présentons que les textes qui ont leur chance. Si ça vaut le coup, on se lance dans la recherche de l'éditeur. Cela peut prendre trois mois ou trois ans."
Le coaching littéraire a-t-il de l’avenir ?
La plupart des coachs affirment que c'est un "boulot de chien" que de se plonger dans le détail d'un texte, qu'il faut déployer des trésors de diplomatie et de patience, et que l'activité est peu rémunératrice au bout du compte. Un métier ingrat ? "Je ne le garde que parce que j'adore faire ça", dit M. B. Aux Etats-Unis, au Canada, en Italie (où on ne dit pas coach mais "consultant éditorial"), c'est une activité qui, pourtant, semble installée. "Je vous souhaite que ce soit le cas aussi en France, conclut-elle. Il y a un vrai besoin.
En Italie, où cette activité semble se pratiquer couramment, les éditeurs semblent plutôt satisfaits.Et les éditeurs français comment réagissent-ils ?
Certains se montrent plutôt favorables, 95% des textes qui nous arrivent sont innommables, note Jean-Daniel Belfond des éditions de l’Archipel : «Non seulement, ils sont impropres à la publication mais ils sont totalement illisibles.Ils auraient grand besoin de transiter par quelqu’un qui opère sur le fond comme sur la forme, une mise aux normes éditoriales. Ensuite, je ne vois pas pourquoi quelqu’un qui a une bonne histoire mais qui écrit mal ne pourrait pas décider d’investir en faisant appel à un coach.Au fond, nombre d’éditeurs font appel à des nègres pour mettre en forme un texte » Katia Joffo, elle, n’utilise pas le terme de nègre mais celui de « métisse » pour désigner les personnes qu’elle emploie pour retravailler avec les auteurs...
Le Coaching Littéraire
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